L’actuel coach de l’US Réquista (D1) livre sa vision de la crise sanitaire et surtout son impact au niveau sportif. Avec la crainte d’une dégringolade du nombre de licenciés dans les années à venir. Entretien.
Comment vivez-vous la crise sanitaire actuelle ?
C’est surtout compliqué au niveau du lien social. Nous perdons tous les petits plaisirs de la vie. De par mon métier, je suis moins impacté, car j’ai la chance de pouvoir me déplacer. C’est une situation assez complexe pour tous.
Quelle est votre situation avec l’USR depuis l’arrêt des compétitions ?
Nous sommes à l’arrêt total depuis presque trois mois. Avec l’évolution de la pandémie et devant le manque de visibilité, nous avons communiqué aux joueurs qu’il n’y aurait aucune reprise tant qu’il n’y aura pas plus de visibilité.
Le couvre-feu à 18 heures modifie-t-il la donne ?
Bien sûr, aujourd’hui en y ajoutant les conditions climatiques difficiles, il est tout simplement impossible de s’entraîner sauf le week-end.
Ce couvre-feu, c’est la mort du sport collectif.
Est-ce une décision personnelle ou collective ?
Nous en avons discuté avec les membres du staff technique ainsi que l’ensemble du club. Un footballeur senior a besoin de se projeter à court terme.
Comme je disais, nous n’avons aucune visibilité quant à une reprise. Si nous reprenons aujourd’hui, je perds mes joueurs, je vais les dégoûter.
Sportivement, est-ce difficile de garder votre groupe concerné en évoluant en première division départementale ?
Nous avons fait un point samedi dernier avec les garçons. Ils sont concernés, le football leur manque. C’est déjà une bonne chose. Car quand tu coupes pendant plus de deux mois, c’est compliqué de reprendre.
« La raison voudrait de tout arrêter »
Quel est votre point de vue sur la situation sportive ?
La meilleure solution de reprise serait le modèle play-off – play-down. Mais même avec cette formule, nous ne sommes pas du tout certain d’aller au bout. Les coefficients, ce n’est pas juste sportivement. Le gros danger, aujourd’hui, serait de reprendre et de s’arrêter à nouveau, ce serait catastrophique. La raison voudrait de tout arrêter et de reprendre à zéro en septembre. Il n’y aurait rien de dramatique à effectuer une saison blanche.
Qui doit prendre les responsabilités ?
Les fédérations, les ligues, les districts. Il faut un élément déclencheur. Aujourd’hui, j’ai l’impression que l’on donne de l’espoir, on imagine… Sans savoir du tout où l’on va. Si nous sommes rationnels, ne reprenons pas.
Quel impact prévoir sur le football ?
À Réquista, nous ne devrions pas trop en subir les conséquences. La catégorie senior en général va perdre beaucoup de monde. Les joueurs sont usés mentalement. De plus, beaucoup ont découvert le bonheur d’avoir des week-ends de libre. La contrainte des vestiaires qui sont fermés s’ajoute aussi. Les joueurs ne peuvent pas se doucher, nous ne pouvons pas boire un verre ensemble. L’ensemble fait que l’on perdra beaucoup de monde. Aujourd’hui, le football, c’est désagréable.